Nicolas Delsaux
2014-08-11 07:09:08 UTC
Une forme de guerre (Culture #1)
by Iain M. Banks
rating frequency % #
5 27% 8025
4 39% 11572 <== je suis là
3 24% 7188
2 6% 2056
1 2% 624
Paperback
Published April 1st 2010 by Livre de Poche (first published 1987)
original title Consider Phlebas
ISBN 2253071994 (ISBN13: 9782253071990)
edition language French
series Culture #1
Curieusement, si j'avais ce livre chez moi depuis au moins une dizaine
d'années, je ne l'avais en fait jamais lu. Bizarre ...
La guerre idirane traverse toute l'oeuvre sur la Culture de Iain M Banks.
Et ce roman en illustre un aspect ... méconnu. Un mental de la culture
se retrouve, à la suite d'un combat particulièrement périlleux, isolé au
fond d'une planète servant de mémorial apocalyptiqe à une créature
transcendée.
Et les membres de la culture, comme d'ailleurs leurs ennemis idirans,
veulent le récupérer pour en extraire les informations utiles. La
culture envoie un membre de Circonstances Spéciales, et les idirans
envoient un métamorphe. C'est autour de ce métamorphe, ennemi personnel
de la Culture dans son ensemble, que ce récit se concentre. On le voit
donc voyager jusqu'à ce mémorial, tenter de récupérer le mental pour les
idirans, ...
En chemin, il faut bien dire qu'il assiste à pas mal de destructions :
des vaisseaux idirans ou de la Culture, une Orbitale (vous savez, ces
planètes reconstituées en forme d'immense roue), une secte apocalyptique
dont il sera l'apocalypse, des trains, des bateaux géants, et bien
entendu des gens. Beaucoup de personnages de ce roman meurent, il faut
bien le reconnaître.
C'est sans doute ce qui lui vaut son titre original, "Consider Phlebas",
tiré d'un poème anglais, qui est l'essence même d'une peinture de vanité
traduite en poésie. Et, évidement, à son tour, ce roman est une vanité :
il construit des choses toutes plus grandes, plus belles et plus
spectaculaires les unes que les autres, pour les détruire toutes, de
façon systématique. On peut le dire, c'est un roman parfaitement
pessimiste dans son déroulement. Pessimiste également dans ses
personnages : le métaporphe, par exemple, me semble agir comme tous ces
"agents spéciaux" d'une façon parfaitement robotique et déshumanisée,
même si il peut parfois faire preuve de compassion, ou questionner ses
alliés sur leurs motivations.
Même le décor est totallement pessimiste : la planète sur laquelle se
finit l'action est un mausolée à la gloire d'une race anéantie par la
guerre, que les combattants vont visiter dans une guerre encore plus
immense, mortelle, déprimante, et dangereuse que celle pour laquelle ce
mausolée a été construit.
Y a-t-il quelque chose au-dela de ce pessimisme ? Non. Rien.
Et c'est ce qui fait la force, et j'ose même dire la beauté de cette
oeuvre; elle n'a qu'un message : la vie est futile, seule la mort gagne.
En ce sens, ça n'est évidement pas un roman à lire un soir de déprime.
En revanche, c'est, comme tous les romans de Banks, une oeuvre d'une
profondeur, d'une force, absolument poignantes.
En ce sens, c'est une lecture très hautement recommandée.
En plus, comme il n'y a pas trop de mentaux, c'est sans doute une façon
"douce" de pénétrer l'univers de la Culture.
by Iain M. Banks
rating frequency % #
5 27% 8025
4 39% 11572 <== je suis là
3 24% 7188
2 6% 2056
1 2% 624
Paperback
Published April 1st 2010 by Livre de Poche (first published 1987)
original title Consider Phlebas
ISBN 2253071994 (ISBN13: 9782253071990)
edition language French
series Culture #1
Curieusement, si j'avais ce livre chez moi depuis au moins une dizaine
d'années, je ne l'avais en fait jamais lu. Bizarre ...
La guerre idirane traverse toute l'oeuvre sur la Culture de Iain M Banks.
Et ce roman en illustre un aspect ... méconnu. Un mental de la culture
se retrouve, à la suite d'un combat particulièrement périlleux, isolé au
fond d'une planète servant de mémorial apocalyptiqe à une créature
transcendée.
Et les membres de la culture, comme d'ailleurs leurs ennemis idirans,
veulent le récupérer pour en extraire les informations utiles. La
culture envoie un membre de Circonstances Spéciales, et les idirans
envoient un métamorphe. C'est autour de ce métamorphe, ennemi personnel
de la Culture dans son ensemble, que ce récit se concentre. On le voit
donc voyager jusqu'à ce mémorial, tenter de récupérer le mental pour les
idirans, ...
En chemin, il faut bien dire qu'il assiste à pas mal de destructions :
des vaisseaux idirans ou de la Culture, une Orbitale (vous savez, ces
planètes reconstituées en forme d'immense roue), une secte apocalyptique
dont il sera l'apocalypse, des trains, des bateaux géants, et bien
entendu des gens. Beaucoup de personnages de ce roman meurent, il faut
bien le reconnaître.
C'est sans doute ce qui lui vaut son titre original, "Consider Phlebas",
tiré d'un poème anglais, qui est l'essence même d'une peinture de vanité
traduite en poésie. Et, évidement, à son tour, ce roman est une vanité :
il construit des choses toutes plus grandes, plus belles et plus
spectaculaires les unes que les autres, pour les détruire toutes, de
façon systématique. On peut le dire, c'est un roman parfaitement
pessimiste dans son déroulement. Pessimiste également dans ses
personnages : le métaporphe, par exemple, me semble agir comme tous ces
"agents spéciaux" d'une façon parfaitement robotique et déshumanisée,
même si il peut parfois faire preuve de compassion, ou questionner ses
alliés sur leurs motivations.
Même le décor est totallement pessimiste : la planète sur laquelle se
finit l'action est un mausolée à la gloire d'une race anéantie par la
guerre, que les combattants vont visiter dans une guerre encore plus
immense, mortelle, déprimante, et dangereuse que celle pour laquelle ce
mausolée a été construit.
Y a-t-il quelque chose au-dela de ce pessimisme ? Non. Rien.
Et c'est ce qui fait la force, et j'ose même dire la beauté de cette
oeuvre; elle n'a qu'un message : la vie est futile, seule la mort gagne.
En ce sens, ça n'est évidement pas un roman à lire un soir de déprime.
En revanche, c'est, comme tous les romans de Banks, une oeuvre d'une
profondeur, d'une force, absolument poignantes.
En ce sens, c'est une lecture très hautement recommandée.
En plus, comme il n'y a pas trop de mentaux, c'est sans doute une façon
"douce" de pénétrer l'univers de la Culture.
--
Nicolas delsaux
"Putain mais quelle fichue imagination je peux avoir" - Tous à Zanzibar,
John Brunner
Nicolas delsaux
"Putain mais quelle fichue imagination je peux avoir" - Tous à Zanzibar,
John Brunner