Discussion:
Émission sur Barjavel
(trop ancien pour répondre)
Andre Majorel
2018-12-22 16:47:13 UTC
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https://www.franceculture.fr/emissions/la-methode-scientifique/la-methode-scientifique-du-vendredi-21-decembre-2018

Comment Barjavel est-il devenu une référence de la
science-fiction ? Quel fut son parcours et ses autres vies ?
Comment percevait-il le progrès scientifique ? Quelles furent
ses inspirations et qui inspira-t-il ?

Deux romans, deux succès qui avalent tout le reste... De René
Barjavel, on se souvient de « Ravages » et de son monde
post-apocalyptique, inventé en 1943, c'est-à-dire bien avant
toutes les mad-maxeries qui peuplent la fiction contemporaine.
Et puis il y a son livre phare, « La Nuit des temps », histoire
d'amour et récit fantastique de l'âge d'or de la Terre, quand
notre planète hébergeait le monde du Gondawa, il y a 900.000
ans. Pourtant, René Barjavel, ce fut bien d'autres textes, mais
d'autres activités aussi : il a été journaliste, a travaillé
pour le cinéma... Jusqu'à écrire finalement plus de dialogues et
de scénarios de films que de livres !

René Barjavel : une oeuvre hors des ravages du temps : c'est le
sujet de ce « vendredi fiction » qui nous fera voyager dans
l'heure qui vient. Bienvenue dans la Méthode scientifique.

Pour parler de l'oeuvre de René Barjavel, nous recevons
aujourd'hui Pierre CREVEUIL, président de l'association des Amis
de René Barjavel, et Natacha VAS-DEYRES, chercheuse associée de
l'université Bordeaux-Montaigne et spécialiste de la littérature
d'anticipation.

59 minutes, dispo en MP3 à l'URL ci-dessus.
--
André Majorel http://www.teaser.fr/~amajorel/
Si le nationalisme est un vice, le patriotisme peut-il être une vertu ?
Jean-Luc
2018-12-23 08:28:50 UTC
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Post by Andre Majorel
Deux romans, deux succès qui avalent tout le reste... De René
Barjavel, on se souvient de « Ravages » et de son monde
post-apocalyptique, inventé en 1943, c'est-à-dire bien avant
toutes les mad-maxeries qui peuplent la fiction contemporaine.
Et puis il y a son livre phare, « La Nuit des temps »,
c'est étrange en second j'aurais plutôt pensé au _Voyageur imprudent_...
qui complète le roman d'HG Wells par le paradoxe temporel.
--
Jean-Luc Pruvost
*La phrase suivante est une citation générée aléatoirement.*
"L"éthique ce n'est pas choisir entre le bien et la mal, mais choisir ce
qui est bon"
-- Sr Véronique Margron, 20 avril 2012
Gerald
2018-12-23 10:39:01 UTC
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Post by Jean-Luc
c'est étrange en second j'aurais plutôt pensé au _Voyageur imprudent_...
qui complète le roman d'HG Wells par le paradoxe temporel.
Avec ce superbe dernier chapitre : "Être ET ne pas être"...

À mettre en perspective avec la Conjecture de protection chronologique
<https://fr.wikipedia.org/wiki/Conjecture_de_protection_chronologique>
et plus généralement avec le principe anthropique
<https://fr.wikipedia.org/wiki/Principe_anthropique>
--
Gérald
Gerald
2018-12-23 10:39:01 UTC
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Post by Andre Majorel
Comment Barjavel est-il devenu une référence de la
science-fiction ?
Pour qui ? En tout cas pas pour moi ! Poser un postulat vide de sens (la
fin de "l'électricité") et observer ses conséquences sociales est loin
de constituer une démarche "scientifique" de quelque nature que ce soit.

Je le rangerai plutôt dans la catégorie Fantastique ou Anticipation...
--
Gérald
Jean-Luc
2018-12-23 11:08:53 UTC
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Post by Gerald
Post by Andre Majorel
Comment Barjavel est-il devenu une référence de la
science-fiction ?
Pour qui ? En tout cas pas pour moi ! Poser un postulat vide de sens (la
fin de "l'électricité") et observer ses conséquences sociales est loin
de constituer une démarche "scientifique" de quelque nature que ce soit.
en fait pas plus que de supposer l'existence d'une singularité nue, ou
de particules exotiques permettant d'ouvrir des trous de ver, la
possibilité d'échanger de la matière avec des Univers parallèles...

Un postulat à admettre par le lecteur et ensuite une rigueur dans le
traitement des conséquences c'est ça la science-fiction (ne pas oublier
le terme fiction). Sinon guère autre chose que de la futurologie.

Après on peut parfois constaterun développement technologique inattendu
avec une situation proche de celle imaginée en "le futur rattraper la
fiction"...
--
Jean-Luc Pruvost
*La phrase suivante est une citation générée aléatoirement.*
I had a dream
When I was young
A dream of sweet illusion
A glimpse of hope and unity
And visions of one sweet union
But a cold wind blows
And a dark rain falls
And in my heart it shows
Look what they've done to my dreams
- Queen _One vision_
Pierre Hallet
2018-12-23 15:14:36 UTC
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Post by Jean-Luc
Post by Gerald
Post by Andre Majorel
Comment Barjavel est-il devenu une référence de la
science-fiction ?
Pour qui ? En tout cas pas pour moi ! Poser un postulat
vide de sens (la fin de "l'électricité") et observer ses
conséquences sociales est loin de constituer une
démarche "scientifique" de quelque nature que ce soit.
en fait pas plus que de supposer l'existence d'une
singularité nue, ou de particules exotiques permettant
d'ouvrir des trous de ver, la possibilité d'échanger de la
matière avec des Univers parallèles...
Un postulat à admettre par le lecteur et ensuite une
rigueur dans le traitement des conséquences [...]
Mais il y a des postulats qui *ajoutent* quelque chose
à la réalité (vos exemples) et d'autres absurdes comme
la "disparition de l'électricité" qui devrait transformer
les personnages (et la planète sous leurs pieds) en un
plasma de noyaux et d'électrons. Il y a là-dessous une
notion préhistorique du genre "si je ne sais pas que la
chimie d'un être vivant dépend de l'électricité, je peux
croire que la disparition de l'électricité va me laisser
intact". On est dans la logique du personnage de dessin
animé qui reste en l'air tant qu'il ne se rend pas compte
qu'il a couru au-delà du bord de la falaise. Allez donc
parler de rigueur après ça. ;-)

Pierre Hallet
Jean-Luc
2018-12-23 16:02:07 UTC
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Post by Pierre Hallet
Mais il y a des postulats qui *ajoutent* quelque chose
à la réalité (vos exemples) et d'autres absurdes comme
la "disparition de l'électricité" qui devrait transformer
les personnages (et la planète sous leurs pieds) en un
plasma de noyaux et d'électrons. Il y a là-dessous une
notion préhistorique du genre "si je ne sais pas que la
chimie d'un être vivant dépend de l'électricité, je peux
croire que la disparition de l'électricité va me laisser
intact". On est dans la logique du personnage de dessin
animé qui reste en l'air tant qu'il ne se rend pas compte
qu'il a couru au-delà du bord de la falaise. Allez donc
parler de rigueur après ça. ;-)
Cela nous parait difficile aujourd'hui mais allons voir;.;

Avez vous entendu parler de l'instabilité du boson de Higgs : si la
valeur actuelle est un minimum local, une pichenette pourrait changer al
nature de l'Univers en atteignant un minimum local plus bas, cela
pourrait se traduire par la disparition des manifestation de
l'électricité, ou rendre le phénomène beaucoup moins efficace, si ça ne
va pas jusqu'à empêcher la formation d'atomes. On a des nouvelles d'Egan
et/ou Ecken à ce sujet.

Bon après c'est sûr que ça a des limites, influx nerveux etc.

(postulat de Clarke)
--
Jean-Luc Pruvost
*La phrase suivante est une citation générée aléatoirement.*
"Finalement, t'es payé avec des dettes !?!"
G.L à un employé de la sécurité sociale, le 26 juin 2009 à Troyes à
22h05 au terme d'un repas mémorable.
Pierre Hallet
2018-12-23 16:28:30 UTC
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Post by Jean-Luc
Avez vous entendu parler de l'instabilité du boson
de Higgs : si la valeur actuelle est un minimum local,
une pichenette pourrait changer al nature de l'Univers
en atteignant un minimum local plus bas, cela pourrait
se traduire par la disparition des manifestation de
l'électricité, ou rendre le phénomène beaucoup moins
efficace, si ça ne va pas jusqu'à empêcher la formation
d'atomes. On a des nouvelles d'Egan et/ou Ecken à ce
sujet.
Bon après c'est sûr que ça a des limites, influx nerveux etc.
Ça me fait penser à "Brain Wave" ("Barrière mentale") de
Poul Anderson, où la Terre sort tout d'un coup d'un champ
de force cosmique, ce qui se traduit par de très légères
modifications de constantes physiques mais par voie de
conséquence par le quadruplement du QI des humains (et
des autres mammifères). Mais chez Barjavel, l'électricité
disparaît là où ça l'arrange (machines...) et reste tout à
fait inchangée là où sa disparition ne l'arrangerait pas
(humains...). Imaginerait-on parler de "science-fiction"
à propos d'une histoire où tout d'un coup les femmes se
mettraient à tomber vers le haut alors que les hommes
continueraient à tomber vers le bas ? Bon, il y a eu "The
Disappearance" de Philip Wylie (jamais traduit, je crois)
mais l'auteur, visiblement, ne croyait à son histoire que
dans la mesure où ça permettait de passer un message,
et le bouquin a été classé "fantasy" plutôt que "SF".

Pierre Hallet
Gerald
2018-12-23 20:07:10 UTC
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Post by Pierre Hallet
On est dans la logique du personnage de dessin
animé qui reste en l'air tant qu'il ne se rend pas compte
qu'il a couru au-delà du bord de la falaise. Allez donc
parler de rigueur après ça. ;-)
J'aime bien cet exemple :-)

Note que ça ouvre un champ d'exploration, vers une pseudo-SF qui serait
spéculative sans la moindre base scientifique. Au risque de paraître
iconoclaste, oserai-je y inclure Jules Verne ?

Un grand nombre d'écrivains de science-fiction ont été d'authentiques
scientifiques. À commencer par Isaac Asimov, qui amène une deuxième
caractéristique dans son oeuvre : la complexité et la sophistication de
l'univers imaginé. Cette démarche s'est poursuivie avec des auteurs plus
récents comme Franck Herbert (Saga de Dune) ou Ursula Le Guin (Cycle de
l'Ekumen), et évidemment Philip K. Dick !

Quand on met la luxuriance de ces oeuvres en perspective avec l'univers
glauque et simplement décadant généré dans Ravage, ça prend une claque
sévère !

D'autant qu'en France aussi on a eu des écrivains de "véritable" SF tout
à fait sérieux, et en particulier dans le domaine de la BD.
<https://fr.wikipedia.org/wiki/Science-fiction_française>
--
Gérald
Jean-Luc
2018-12-24 07:43:42 UTC
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Post by Gerald
Un grand nombre d'écrivains de science-fiction ont été d'authentiques
scientifiques. À commencer par Isaac Asimov, qui amène une deuxième
caractéristique dans son oeuvre : la complexité et la sophistication de
l'univers imaginé.
Pour autant il y a toujours un pas un avant :pour citer Asimov,
- les propriétés de la thiotimoline resublimée,
- la pompe à éléctrons des Dieux eux-mêmes

qui demandent la suspension d'incrédulité.


Ce qui importe c'est le raisonnement scientifique, qui fasse qu'une fois
(la coulœuvre avalée - référence à Brunner, l'onde de choc) le reste se
tienne.
--
Jean-Luc Pruvost
*La phrase suivante est une citation générée aléatoirement.*
Quand je dis que je travaille à Troyes, mes amis, par exemple à Lyon me
disent : " A Troyes, c'est pas trop dur ?" Alors qu'en fait c'est très
bien ici. Pour eux c'est un peu comme si, nous, on allait travailler en
Haute-Marne.
Arnaud Lamas, au crépuscule du 05 septembre 2009, à Troyes
Pierre Hallet
2018-12-24 10:06:40 UTC
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Post by Gerald
Note que ça ouvre un champ d'exploration, vers une
pseudo-SF qui serait spéculative sans la moindre base
scientifique. Au risque de paraître iconoclaste,
oserai-je y inclure Jules Verne ?
Mais Verne a fait des efforts, même si quelques ordres
de grandeur font défaut à la capacité des batteries qui
alimentent le Nautilus, l'Albatros et l'Épouvante, et si
en revanche le choc du départ en canon vers la Lune est
fichtrement sous-estimé. Verne a essayé de se faire
pardonner dans "Sans dessus dessous" où le supercanon
fait long feu car on a perdu douze zéros dans le calcul.

Au passage, Verne a commis une horrible erreur logique
dans "Le Tour du monde en 80 jours", et on dirait que je
suis le seul à m'en être rendu compte (voir "le Tour du
monde en 79 jours" sur le forum fr.rec.jeux.enigmes).

Pierre Hallet

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