Post by YliurOh !
De Lois McMaster Bujold, bien sûr...
Avec le cousin Ivan en personnage principal.
Ah oui, ça me revient :
Ca faisait bien longtemps que je n'avais pas remis les pieds sur Barrayar.
Et si le fait de remplacer Miles par Ivan a engendré en moi une
déception initiale due au fait qu'Ivan soit vu comme un débile léger par
le nabot le plus hyperactif de l'espace, cette déception a été
rapidement évacuée par la densité de l'intrigue initiale sur Komarr. Je
m'explique ... lorsqu'Ivan se retrouve impliqué dans les aventures de
Tej, le tourbillon d'aventure très typique des aventures décrites par
l'auteur laisse assez peu de temps au héros, qui réagit toutefois avec
un à-propos assez bien trouvé (quoique peut-être un peu trop "comédie
romantique amércaine" à mon goût) pour envoyer l'intrigue dans une
nouvelle orbite. Et là, j'ai craint le pire, puisque cette orbite
Barrayaranne envoie Ivan faire le tour de sa famille élargie. On a donc
droit, en un sens, à un passage un peu "fan-service" où Ivan nous
rappelle, très subtilement cela dit, les aventures de Cordelia, Miles,
Mark, et autres amis de la famille (en y incluant évidement l'Empereur
lui-même). Heureusement, la troisième partie du roman est bien
redynamisée par une espèce de chasse au trésor assez marrante.
Bon, je ne peux pas m'en cacher, j'ai vraiment beaucoup apprécié cette
comédie romantique pleine d'action, d'amour, de drames familiaux, et de
mille autres ingrédients qui font le succès de la saga Vorkosigan. A un
point tel que je relirai bien un ou deux vieux tomes, par pure
nostalgie. L'une des premières raisons, évidement, c'est Ivan, qui est
franchement loin d'être demeuré, mais qui est plutôt un type qui a
compris que la vie de ses cousins (Miles et Gregor) était incroyablement
plus compliquée que la sienne, et qui ne veut surtout, mais alors
surtout pas, que ça se complique. Du coup, ce qu'on croyait être de la
lenteur est en fait une stratégie visant à lui éviter au maximum les
honneurs. Ce qui en fait un personnage bien plus profond que ce qu'on
croyait. Et d'une façon un peu moins prononcée, c'est également le cas
de Tej, dont les rapports familiaux typiquement Jacksoniens apportent un
éclairage curieux à son comportement initial. Du coup, il y a
franchement une forme de défi à faire porter l'intrigue à des
personnages qui ne veulent pas être des héros, défi parfaitement rempli
à mon goût. En bonus, l'un des intérêts annexes de cette histoire est
que, grâce à ces personnages centraux un peu plus effacés, les
personnages secondaires - qui ont eu une densité terrifiante - prennent
toute leur place pour donner à ce roman un côté histoire de famille
vraiment chouette.
Et en plus, c'est un authentique portrait en mouvement puisque, comme je
l'ai écrit plus haut, il se passe toujours quelque chose dans cette
histoire. Et souvent, ce quelque chose n'est pas une simple brouille
personnelle, mais une sombre histoire de vengeance, d'avidité ou de goût
de l'intrigue immodéré. Tous ces ingrédients donnent bien sûr une saveur
assez épicée à cette oeuvre qui réserve de beaux moments de bravoure
(toute la submersion de la SécImp, évidement, mais aussi certains dîners
de famille).
Bon, évidement, je suis partial. Mais franchement, c'est une bonne
histoire de Barrayarans. Et, en un sens, c'est peut-être la meilleure
façon de rentrer dans cette histoire. Lisez-le, ça vaut le coup.
--
Nicolas Delsaux
"Putain, mais quelle fichue imagination je peux avoir !"
John Brunner - Tous à Zanzibar