Discussion:
[Avis] Câblé de W J Williams
(trop ancien pour répondre)
Jean-Luc
2016-09-29 20:20:38 UTC
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Futur antérieur : le futur tel qu'il ne sera jamais, sort promis à tout
roman glissant sur le thème de l'anticipation. Ce livre en est, oui,
mais avec des caractéristiques cyberpunk particulières.

Cyberpunk, oui. Cependant je m'attendais à quelque chose qui ressemble à
du Gibson et je pense qu'on n'y est pas. Il y a beaucoup d'action dans
ce bouquin,pas au point d'en faire un Jams Bond mais rien à voir, par
exemple, avec une de mes dernières lectures Deus Ex de Spinrad presque
contemplatif en comparaison.

Et voilà je n'ai pas encore parlé du bouquin, au moins c'est sans
spoiler pour l'instant !

Reprenons.

Comme souvent dans ce genre de cas où l'auteur veut nous plonger dans
une société radicalement différente, l'auteur nous place dans un
contexte post-rupture, post discontinuité historique ou
post-apocalyptique c'est comme vous voulez et ce n'est qu'une question
de point de vue. Mais là n'est pas le sujet... Quoique un peu quand même.

La situation : l'économie est régie par des multinationales qui opèrent
en orbite (les Orbitaux) façon Clarcke ou surtout O'Neil. Cette
domination a mis fin à la mainmise des états, et les USA ne sont plus
fédérés, et sont même dépeuplés. Un marché noir s'organise entre côte
Est et Ouest avec entre deux des états qui cherchent à se financer en
pratiquant des taxes frontalières ; état entretenus par l'existence des
points de livraison fixes des Orbitaux et leurs manipulations des marchés.

Là-dedans deux personnages principaux sont des acteurs de cette économie
souterraine qui se rendent compte qu'ils sont tout aussi manipulés que
le reste et qu'en outre sentent qu'on commence à les trouver bien trop
gênants. Ils essaient d'organiser une contre-attaque en souhaitant
rééquilibrer les forces entre les Orbitaux et le "puits de gravité"
terrien. Et le combat a lieu sur tous les fronts : physique mais aussi
sur les réseaux, réseaux qui s'étendent jusqu'aux personnes,
interfacées, câblées...

Autant le dire le début du livre est ardu : l'écriture est dense et il
faut bien rentrer dedans : ne pas espérer lire 5 pages par soir, au
début en tout cas. Je trouve difficile de s'identifier au monde décrit
car trop de détails clochent : des éléments déjà présents aujourd'hui
manquent, ce roman ayant été écrit avant le développement d'internet
(1986). Peut-être pourrait-il être réécrit en tenant compte de ceci...

Pourtant on se prête bien au jeu, malgré un pessimisme inéluctable, on
espère bien voir ces protagonistes vivre un peu plus longtemps pour
remettre un peu d'égalité dans ce monde foutu ! Inéluctable car ils ont
fort à faire avec des ennemis au-dessus d'eux en mesure de leur balancer
des projectiles cinétiques sans avertissements ou une armée de
mercenaires, avec des moyens financiers dantesques comparativement à la
misère des "glaiseux". Ces héros ne sont pas des tendres mais ils ont
gardé des idéaux, une part d'humanité qui nous parle à comparer à ces
gestionnaires manipulateurs déshumanisés des conglomérats. Bref c'est un
roman épique d'aventures mêlés de cyberpunk, avis aux amateurs.
--
Jean-Luc Pruvost
Lou Caminaire
2016-10-12 16:12:33 UTC
Permalink
Post by Jean-Luc
Je trouve difficile de s'identifier au monde décrit
car trop de détails clochent : des éléments déjà présents aujourd'hui
manquent, ce roman ayant été écrit avant le développement d'internet
(1986). Peut-être pourrait-il être réécrit en tenant compte de ceci...
Je trouve surprenant, c'est un euphémisme, l'idée de réécrire un roman de SF ancien parce que le monde n'a pas suivi le schéma du livre... Dans cette hypothèse, hors quelques thématiques (post-apocalyptique, dystopie...) clairement détachées, il va "peut-être" falloir réécrire une bonne partie de la littérature SF !
Post by Jean-Luc
Pourtant on se prête bien au jeu, malgré un pessimisme inéluctable, on
espère bien voir ces protagonistes vivre un peu plus longtemps pour
remettre un peu d'égalité dans ce monde foutu ! Inéluctable car ils ont
fort à faire avec des ennemis au-dessus d'eux en mesure de leur balancer
des projectiles cinétiques sans avertissements ou une armée de
mercenaires, avec des moyens financiers dantesques comparativement à la
misère des "glaiseux". Ces héros ne sont pas des tendres mais ils ont
gardé des idéaux, une part d'humanité qui nous parle à comparer à ces
gestionnaires manipulateurs déshumanisés des conglomérats. Bref c'est un
roman épique d'aventures mêlés de cyberpunk, avis aux amateurs.
--
Jean-Luc Pruvost
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