Discussion:
[Avis] Janus
(trop ancien pour répondre)
Nicolas Delsaux
2013-02-09 16:51:03 UTC
Permalink
Janus by Alastair Reynolds

rating frequency % #
5 25% 737
4 45% 1303
3 24% 695
2 3% 114
1 0% 20 <= je suis là

Paperback, 896 pages
Published June 14th 2012 by Pocket (first published 2005)
ISBN13 9782266223935

edition language French

original title Pushing Ice

url http://www.pocket.fr/site/janus_&104&9782266223935.html

literary awards
Arthur C. Clarke Award Nominee (2006)

Ce roman s'inscrit dans la longue tradition des space-operas traitant spécifiquement de big dumb object, c'est-à-dire de structures extra-terrestres souvent impressionnantes, mais surtout totalement incompréhensibles.
Ici, la structure est ce qu'on pensait être une lune jupitérienne, et l'équipe chargée de l'étudier un vaisseau de captage de comètes (sans doute pour en exploiter l'eau, mais l'usage des comètes est laissé à la libre appréciation du lecteur). Comme l'équipe n'est pas composée de scientifiques, les motivations ne sont évidement pas les mêmes, et le début du roman va nous laisser plonger avec dégoût (comme l'histoire se passe apparemment dans ce bon vieux XXIème siècle) dans des magouilles politico-économiques mettant aux prises (mais de loin puisqu'on ne s'intéresse qu'à l'équipage du vaisseau) la société l'affrêtant, un conglomérat d'états, et la chine, grand méchant en puissance (surtout parce que ne respectant pas le droit d'auteur, le droit des marques et toutes ces salades d'ultra-libéral à tendance oligarchique). Bon, donc on verra ça de loin. En revanche, ce qu'on verra de plus près, c'est les dissensions que cette mission extraordinaire font naître entre la capitaine de l'équipage se sa meilleure amie, responsable de la propulsion.
Des dissensions qui vont transformer leur amitié en haine, puis à nouveau en amitié des décenies plus tard, puis à nouveau en haine ...
Bon, je pourrais vous parler plus en détail de Janus, mais ces secrets restent secrets tout au long du récit, donc forcément c'est moins drôle.
En fait, c'est tout le problème que j'ai eu avec ce roman : son désenchantement.
En effet, dans l'immense majorité des romans de SF traitant de ce genre de sujet, il y a une espèce d'enchantement des simples humains aux prises avec ces objets aux dimensions astronomiques.
Là, non. Les personnages se débattent dans leurs intrigues de pouvoir, gèrent la situation comme d'autres gèreraient une quelconque crise d'entreprise, et se montrent globalement (à l'exception notable et toujours punie de la capitaine, qui semble avoir une vue plus élevée de la situation) mesquins. Et c'est d'un triste !
Je trouve d'ailleurs ce roman symptômatique de notre époque, qui semble avoir oublié le progrès scientifique comme moteur d'un monde meilleur, et se retourne de plus en plus vers la nostalgie débile d'une fantasy sans imagination.
Autrement dit, je n'ai pas aimé.
Dommage parce que quelques idées étaient bonnes ... même si d'autres, comme les extra-terrestres finalement rencontrés, sont proprement pathétiques. Tiens, à propos des extra-terrestres, j'aimerais bien un jour que les auteurs arrêtent le délit de faciès : les gentils extra-terrestres sont beaux, et les méchants laids. C'est d'un débile achevé.
Patrick Mézard
2013-02-12 22:48:03 UTC
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Post by Nicolas Delsaux
Janus by Alastair Reynolds
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Paperback, 896 pages
Published June 14th 2012 by Pocket (first published 2005)
ISBN13 9782266223935
edition language French
original title Pushing Ice
url http://www.pocket.fr/site/janus_&104&9782266223935.html
literary awards
Arthur C. Clarke Award Nominee (2006)
Ce roman s'inscrit dans la longue tradition des space-operas traitant spécifiquement de big dumb object, c'est-à-dire de structures extra-terrestres souvent impressionnantes, mais surtout totalement incompréhensibles.
Ici, la structure est ce qu'on pensait être une lune jupitérienne, et l'équipe chargée de l'étudier un vaisseau de captage de comètes (sans doute pour en exploiter l'eau, mais l'usage des comètes est laissé à la libre appréciation du lecteur). Comme l'équipe n'est pas composée de scientifiques, les motivations ne sont évidement pas les mêmes, et le début du roman va nous laisser plonger avec dégoût (comme l'histoire se passe apparemment dans ce bon vieux XXIème siècle) dans des magouilles politico-économiques mettant aux prises (mais de loin puisqu'on ne s'intéresse qu'à l'équipage du vaisseau) la société l'affrêtant, un conglomérat d'états, et la chine, grand méchant en puissance (surtout parce que ne respectant pas le droit d'auteur, le droit des marques et toutes ces salades d'ultra-libéral à tendance oligarchique). Bon, donc on verra ça de loin. En revanche, ce qu'on verra de plus près, c'est les dissensions que cette mission extraordinaire font naître entre la capitaine de l'éq
uipage se sa meilleure amie, responsable de la propulsion.
Post by Nicolas Delsaux
Des dissensions qui vont transformer leur amitié en haine, puis à nouveau en amitié des décenies plus tard, puis à nouveau en haine ...
Bon, je pourrais vous parler plus en détail de Janus, mais ces secrets restent secrets tout au long du récit, donc forcément c'est moins drôle.
En fait, c'est tout le problème que j'ai eu avec ce roman : son désenchantement.
En effet, dans l'immense majorité des romans de SF traitant de ce genre de sujet, il y a une espèce d'enchantement des simples humains aux prises avec ces objets aux dimensions astronomiques.
Là, non. Les personnages se débattent dans leurs intrigues de pouvoir, gèrent la situation comme d'autres gèreraient une quelconque crise d'entreprise, et se montrent globalement (à l'exception notable et toujours punie de la capitaine, qui semble avoir une vue plus élevée de la situation) mesquins. Et c'est d'un triste !
Je trouve d'ailleurs ce roman symptômatique de notre époque, qui semble avoir oublié le progrès scientifique comme moteur d'un monde meilleur, et se retourne de plus en plus vers la nostalgie débile d'une fantasy sans imagination.
Autrement dit, je n'ai pas aimé.
Dommage parce que quelques idées étaient bonnes ... même si d'autres, comme les extra-terrestres finalement rencontrés, sont proprement pathétiques. Tiens, à propos des extra-terrestres, j'aimerais bien un jour que les auteurs arrêtent le délit de faciès : les gentils extra-terrestres sont beaux, et les méchants laids. C'est d'un débile achevé.
Je n'ai pas un si mauvais souvenir de "Pushing Ice", c'est dans la grande lignée d'un Benford style "In the Ocean of Night". Plus récemment j'avais pris du plaisir avec "House of Suns", du gros space-opera bien bricolé mais très divertissant.

Sinon, "Blindsight" (Vision Aveugle?) de Peter Watt reste ma plus grosse claque de 2012. Plutôt hard-science (mais pas aussi craqué (et pénible) que les derniers Egan), très sombre mais terriblement stimulant. Et pas mal de ses romans/novellas/nouvelles sont accessibles en Creative Commons. Cerise sur le gâteau il lui arrive de répondre si on nourrit sont chat via Paypal.
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Patrick

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