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[Avis (partiel)] Le cycle d'Ender
(trop ancien pour répondre)
Yliur
2011-08-19 02:15:58 UTC
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Une présentation du cycle d'Ender (Orson Scott Card), ou du moins de ce
que j'en ai lu. Là encore il s'agit de livres que je ne viens pas de
lire, je fais une présentation de mémoire parce que je viens de lire
l'Exil et que le premier roman du cycle m'a beaucoup marqué.


Le roman d'"origine" (paru en réalité après une nouvelle du même auteur
racontant à peu près la même histoire)
- La stratégie Ender

Un roman situé "après" le premier (en fait avant la fin de ce roman,
laquelle fin se situe dans un lointain futur, comme un épilogue)
- Ender - L'exil

Une trilogie située plus tard dans la vie d'Ender
- La voix des morts
- Xénocide
- Les enfants de l'esprit

A ça il faut ajouter la Saga des ombres, dont je n'ai lu que le premier
(trois autres ont été traduits et un autre pas encore d'après
Wikipéda) :
- La stratégie de l'ombre

Et diverses nouvelles, dont certaines ont été traduites en français et
regroupées dans un recueil (ce recueil inclut apparemment la nouvelle
dont est tiré le premier roman).


La stratégie Ender

L'histoire se passe dans un futur pas vraiment immédiat mais sans être
complètement déconnecté de notre monde (d'ailleurs le bloc de l'est
existe encore, le livre date des années 80). Quelques dizaines d'années
avant le début de l'histoire, la Terre a été attaquée à deux reprises
par les Doryphores, des extraterrestres venus d'on ne sait où. Les
nations se sont unies (plus ou moins, la situation politique reste
tendue, le Pacte de Varsovie existe toujours) pour se doter d'une
flotte spatiale. Un programme de détection des jeunes génies a été mis
en place pour les sélectionner et les former à devenir les futurs
cadres de la flotte, en prévision d'une nouvelle attaque des
Doryphores. Ender est l'un de ces enfants, à la fois un génie et un
petit garçon qui pleure en quittant sa famille.

L'histoire raconte la formation d'Ender, ce petit garçon de six ans
expédié sur une station spatiale avec d'autres jeunes gens de son âge
ou plus vieux (ceux dont la formation est en cours depuis plusieurs
années). La vie s'organise entre les cours (classiques et militaires)
et l'entraînement. L'entraînement prend beaucoup de place dans la vie
de ces enfants : des batailles en "armées" (équipes) livrées en
apesanteur avec des armes paralysantes dans une salle contenant des
obstacles flottants. Les enfants vivent dans leur "armée", la cantine
(commune) contient un classement des équipes, ces batailles sont pour
eux à la fois un entraînement tactique (à combattre en groupe, à
donner/recevoir des ordres, ...), un jeu et une compétition.

Les militaires gérant le programme voient rapidement en Ender quelqu'un
de très prometteur et placent de grands espoirs en lui. Le récit tourne
essentiellement autour d'Ender, mais les chapitres commencent par des
conversations entre les responsables du programme, ce qui permet de
bien comprendre les enjeux et leurs actions, d'avoir un contre-point
plus froid à la vision d'Ender de l'histoire. Les organisateurs
décident de faire pression sur Ender, de le mettre dans des situations
difficiles pour mettre à l'épreuve ses capacités et le pousser en avant.

J'ai aimé Ender et l'émotion intense du récit, Ender tissant des liens
avec les autres enfants, se débattant dans les épreuves imposées à
travers les affrontements entre armées. La pression des organisateurs,
quasi-invisibles pour Ender, l'injustice de leurs décisions dans ce
"jeu" si important dans la vie des enfants. Les émotions de ce gamin
génial qui est un pion dans le jeu de l'armée mais qui tente d'échapper
à ce qu'on lui inflige, les liens entre les enfants et l'ambiance qui
se dégrade au fur et à mesure que la pression augmente.

Difficile de dire si on apprécie autant si on n'aime pas trop la partie
affrontements dans le "jeu" (bien que seul le premier soit un peu
détaillé, dans les suivants c'est surtout le contexte, les résultats,
les personnages et l'ambiance qui sont importants, donc je ne pense pas
que ce soit si grave même s'ils font partie de la dynamique du récit)
ou si on ne s'identifie pas au petit garçon. De mon côté j'ai vraiment
beaucoup aimé le livre et le petit garçon :) . Je pense que les adeptes
de la saga Vorkosigan devraient retrouver avec plaisir un personnage
bouillonnant et charismatique. Avec quelques différences : Ender est
plus jeune, plus calme et réfléchi et plus pris dans des manipulations
(même s'il se débat intensément dans le filet), là où Miles est plus
emporté, a plus de responsabilités et est intenable (surtout parce
qu'il n'est pas un petit garçon manipulé mais quelqu'un de plus
autonome).


Ender - L'exil

Un peu difficile de détailler ce roman sans rien indiquer de la fin du
précédent, l'histoire se situant avant le dernier chapitre de celui-ci
(qui dévoile l'avenir d'Ender). Je vais simplement tâcher de donner mon
impression par rapport aux autres pour ceux qui ont lu La stratégie
Ender, l'Exil n'ayant de toute manière pas réellement d'intérêt si on
n'a pas lu le précédent.

L'histoire se situe après le gros de l'histoire du premier roman :
Ender ne peut rentrer sur Terre à cause de l'enjeu qu'il représente (un
commandant militaire reconnu) dans les affrontements entre nations à
deux doigts de reprendre. Il est donc nommé gouverneur de la première
colonie humaine en dehors de la Terre. Le récit évoque l'avenir de
certain des compagnons d'Ender, a priori développé dans la Saga des
ombres (les livres que je n'ai pas lus). L'essentiel de l'histoire se
passe sur le vaisseau qui transporte Ender et les colons, puis sur la
colonie. On retrouve l'attachement de l'auteur aux relations humaines
et l'émotion qui affleure, Ender le manipulateur et sa lutte
d'influence contre le commandant du vaisseau, le début de la mauvaise
réputation d'Ender sur Terre et ses tentatives pour lutter contre ce
phénomène, l'écriture de La Reine et l'Hégémon, textes fondateurs de
l'espèce de religion future d'Ender, ... bref, les liens entre le gros
de La stratégie Ender d'une part et son dernier chapitre et la trilogie
qui suit d'autre part.

Le récit est agréable et j'ai retrouvé avec plaisir Valentine et Ender,
avec son air de petit garçon mais qui a toujours calculé les situations
pour arriver à ses fins. Et même Graff, le commandant de la station de
formation du premier roman. Le récit n'est cependant pas au même niveau
d'intensité que le roman précédent, il faut avoir un peu envie de lire
cette transition entre La stratégie Ender et la trilogie qui suit, le
devenir des personnages du premier roman, ... Bon, elle a l'air
méchante cette derinère phrase... Disons que j'ai quand même apprécié
le récit, mais je ne classerais pas ça dans une liste de romans
indispensables. Après quand on aime Ender (oui, oui, vraiment, on peut
aimer réellement ce petit garçon), on apprécié quelques moments de plus
passés en sa compagnie :) .


La stratégie de l'ombre

Je place ce court avis ici parce que le livre raconte en partie la même
histoire que La stratégie Ender mais du point de vue d'un autre
personnage. Le récit dévoile la jeunesse de Bean, petit garçon très
intelligent qui a grandi dans la rue dans un contexte difficile,
jusqu'à sa rencontre avec Ender et leur histoire commune sur la station
de formation, les deux romans se terminant à peu près au même moment.
Je trouve l'exercice assez réussi : on retrouve une partie de La
Stratégie Ender, mais une partie seulement parce que Bean est un petit
garçon qui a vécu dans un univers dangereux et n'a survécu qu'en
devenant très froid et très calculateur. Et ça se ressent dans la
manière dont c'est écrit : là où La stratégie Ender est un récit tout
en émotion, La stratégie de l'ombre est plus froid dans l'écriture :
par exemple quand Bean arrive dans un endroit, il le décrit et liste
les chemins qu'il pourrait utiliser pour s'échapper en cas de besoin.
Le récit n'est pas totalement froid et on retrouve une partie du roman
frère, mais l'écriture est assez différente. Ce livre peut très bien
être lu indépendamment du premier roman et introduit la saga des
ombres, qui raconte la suite de l'histoire de Bean et des personnages
restés sur Terre (notamment les autres compagnons d'Ender et son frère
Peter).


La "trilogie de Lusitania"

Non, ce n'est pas un nom officiel, mais l'action tourne autour de cette
planète et je n'avais pas de meilleur nom.

L'histoire se passe (très) longtemps après les précédents romans. Ender
et sa soeur Valentine ont erré à travers l'univers connu, passant d'une
planète à une autre, restant quelques années puis reprenant leur route.
L'éloignement des planètes et les effets du voyage relativiste font
qu'Ender et Valentine doivent avoir une trentaine d'années au début du
récit, alors que quelques trois mille ans se sont écoulés pour le reste
de l'univers.

Ender est devenu une sorte de prêtre/philosophe. Il est Porte-Parole
des Morts : il est appelé pour parler au moment de l'enterrement d'un
individu pour s'exprimer sur sa vie, non pas une éloge sur le mort mais
simplement la vérité qui doit être dite. Ender est un Porte-Parole des
Morts célèbre et est appelé pour le même mort mais indépendamment par
deux jeunes gens impliquées dans la même histoire tragique sur un autre
monde. Ender décide de se rendre sur ce monde, ce qui signifie qu'il
arrive une trentaine d'années après les événements et tente de faire la
lumière sur ce qui s'est passé.

La planète en question est Lusitania, qui a la particularité d'abriter
la seule autre forme de vie intelligente connue de l'humanité : les
pequeninos ressemblent vaguement à des cochons et ont une technologie
primitive, mais sont considérés comme une espèce intelligente et sont
un sujet d'étude pour la colonie humaine implantée sur la planète.
Ender va devoir démêler les fils du drame survenu des décennies
auparavant, entre sombres histoires de famille et tentatives de
communication avec une espèce non-humaine, qui a manifestement
assassiné un des scientifiques chargé de les étudier (celui pour lequel
Ender vient parler).

Dans les deuxième et troisième tome, Le Congrès Stellaire, sorte de
gouvernement universel des humains décide de détruire Lusitania à cause
d'une terrible menace qui l'habite et qui menace de se répandre dans
l'univers et de décimer les humains : la descoldada est une sorte de
parasite qui a tué de nombreux humains sur Lusitania et dont l'action
n'est contenue que grâce aux recherches continues des scientifiques de
la colonie pour adpater les traitements à ses évolutions. Sur fond de
lutte d'influence contre le Congrès, ces deux livres s'attachent plus
aux réflexions sur le monde, les cultures et les religions (le récit
n'est pas anti-religieux, mais on voit apparaître les grosses ficelles
qui peuvent lier la politique à la religion), aux questions sur
l'intelligence, la légimité de détruire une espèce intelligente si on
n'est pas capable de communiquer avec elle et que l'espèce humaine est
menacée, à la priorité à donner ou non aux colons humains (qui ne
constituent qu'une partie de l'humanité) sur les pequeninos si un des
deux groupes doit être sacrifié. L'auteur développe une
"théorie" (fictive) sur ce qu'on pourrait appeler l'âme, un concept qui
relie les différentes formes d'intelligence présentées.

En filigrane les récits font apparaître différentes formes
d'intelligence et les difficultés à communiquer avec elle : les
humains, les pequeninos, les doryphores, la descolada (intelligente ?)
et une IA qui réside dans le réseau de communication universel des
humain et se présente comme une personne à Ender.

Le premier roman de cette trilogie est encore assez porté sur
l'émotion, pas sous la forme bouillante de La stratégie Ender mais plus
dans les personnages principaux tourmentés, pris dans les anciennes
histoires douloureuses et leurs passions pour l'étude et la
communication avec les pequeninos pour certains, les réflexions et les
déchirements sur la conduite à tenir vis-à-vis des autres espèces
intelligentes (pour ce dernier point ça s'étale sur les trois romans).
Et surtout dans l'empathie d'Ender, qui parvient à aimer et comprendre
ces gens et leurs douleurs (je ne sais pas comment expliquer ça, mais
la lecture des moments où Ender comprend ces gens et le manifeste,
parfois libère leurs esprits des douleurs accumulées, m'a beaucoup
touché).

Les deux autres romans sont plus portés sur les autres sujets évoqués,
mais on ne peut pas vraiment les lire séparément (en fait on peut quand
même se contenter de lire le premier des trois parce que l'essentiel de
son histoire est terminée, même si une partie est toujours en suspens ;
les deux récits suivants sont plus liés). Les thèmes et questions
abordés sont intéressants et donnent lieu à des discussions parfois
enflammées entre les personnages, mais en contrepartie les récits plus
lents (j'ai d'ailleurs retenu les thèmes et réflexions beaucoup plus
que les détails de l'histoire).

Yliur
Daniel
2011-08-19 09:53:11 UTC
Permalink
Post by Yliur
Une présentation du cycle d'Ender (Orson Scott Card), ou du moins de ce
que j'en ai lu. Là encore il s'agit de livres que je ne viens pas de
lire, je fais une présentation de mémoire parce que je viens de lire
l'Exil et que le premier roman du cycle m'a beaucoup marqué.
"La Stratégie Ender" et "La Voix des Morts" sont à mon sens deux oeuvres
incontournables de la SF moderne.

Le reste de ce qu'a écrit Orson Scott Card sur cet univers a, selon moi,
davantage montré son manque d'inspiration depuis quelques années, et sa
volonté de rentabiliser l'oeuvre existante.

De tous les livres de ce "cycle", le seul que je n'ai pas lu est "Ender
- l'exil". Mais j'ai été déçu, et plus que déçu, par le manque d'intérêt
et l'écriture poussive des "Enfants de l'esprit" ou de la série sur les
histoires parallèles des autres personnages (La saga des ombres). Pour
info, les deux prochains livres de Card seront la suite de cette saga...

C'est d'autant plus décevant que O.S.Card a délivré d'excellents romans
et nouvelles par le passé. Le voir tourner en rond et perdre de ses
qualités de conteur est vraiment triste.

Si ses meilleurs livres, pour moi, sont "La Stratégie Ender" et "La Voix
des Morts", d'autres auraient également leur place dans une bibliothèque
idéale : "Les Maîtres Chanteurs", "Espoir du Cerf" et le recueil de
nouvelles "Sonate sans accompagnement". La nouvelle qui donne son nom au
recueil est absolument éblouissante...
UBUjean-jacques viala
2011-08-19 19:17:21 UTC
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Post by Daniel
Post by Yliur
Une présentation du cycle d'Ender (Orson Scott Card), ou du moins de ce
que j'en ai lu. Là encore il s'agit de livres que je ne viens pas de
lire, je fais une présentation de mémoire parce que je viens de lire
l'Exil et que le premier roman du cycle m'a beaucoup marqué.
"La Stratégie Ender" et "La Voix des Morts" sont à mon sens deux oeuvres
incontournables de la SF moderne.
toutafé
Post by Daniel
Si ses meilleurs livres, pour moi, sont "La Stratégie Ender" et "La Voix
des Morts", d'autres auraient également leur place dans une bibliothèque
idéale : "Les Maîtres Chanteurs", "Espoir du Cerf" et le recueil de
nouvelles "Sonate sans accompagnement". La nouvelle qui donne son nom au
recueil est absolument éblouissante...
voilà.

--
lou ravi
2011-09-01 14:25:07 UTC
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Post by Daniel
Post by Yliur
Une présentation du cycle d'Ender (Orson Scott Card), ou du moins de ce
que j'en ai lu. Là encore il s'agit de livres que je ne viens pas de
lire, je fais une présentation de mémoire parce que je viens de lire
l'Exil et que le premier roman du cycle m'a beaucoup marqué.
"La Stratégie Ender" et "La Voix des Morts" sont à mon sens deux oeuvres
incontournables de la SF moderne.
Le reste de ce qu'a écrit Orson Scott Card sur cet univers a, selon moi,
davantage montré son manque d'inspiration depuis quelques années, et sa
volonté de rentabiliser l'oeuvre existante.
De tous les livres de ce "cycle", le seul que je n'ai pas lu est "Ender
- l'exil". Mais j'ai été déçu, et plus que déçu, par le manque d'intérêt
et l'écriture poussive des "Enfants de l'esprit" ou de la série sur les
histoires parallèles des autres personnages (La saga des ombres). Pour
info, les deux prochains livres de Card seront la suite de cette saga...
C'est d'autant plus décevant que O.S.Card a délivré d'excellents romans
et nouvelles par le passé. Le voir tourner en rond et perdre de ses
qualités de conteur est vraiment triste.
Si ses meilleurs livres, pour moi, sont "La Stratégie Ender" et "La Voix
des Morts", d'autres auraient également leur place dans une bibliothèque
idéale : "Les Maîtres Chanteurs", "Espoir du Cerf" et le recueil de
nouvelles "Sonate sans accompagnement". La nouvelle qui donne son nom au
recueil est absolument éblouissante...
Tu oublies, AMHA, "Une planète nommée trahison"... pour le reste je suis
tout à fait d'accord avec ton avis.
Nicolas Delsaux
2011-08-19 16:52:51 UTC
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Post by Yliur
Ender est
plus jeune, plus calme et réfléchi et plus pris dans des manipulations
(même s'il se débat intensément dans le filet), là où Miles est plus
emporté, a plus de responsabilités et est intenable (surtout parce
qu'il n'est pas un petit garçon manipulé mais quelqu'un de plus
autonome).
Clairement, le sexe pourrit tout.
Cela dit, je le le lirai.
Je crois avoir lu, du même auteur, un roman se placant plus loin dans
l'avenir et mettant en scène une société japonisante où les gens ont
subi une modification génétique les rendant géniaux, mais complètement
maniaques. On s'y attachait en particulier à une jeune fille qui
"devait" regarder les lignes de son parquet de très près pour apaiser
les voix dans sans tête. Et je crois même que Ender y faisait une
courte apparition.
J'ai hélas oublié le titre de ce roman, pas forcément génial.
Xavier
2011-08-20 16:49:39 UTC
Permalink
Post by Nicolas Delsaux
J'ai hélas oublié le titre de ce roman, pas forcément génial.
C'est "Les Enfants de l'Esprit" cité ailleurs dans ce thread (société
confucianiste, non pas japonisante). Je suis d'accord, pas indispensble.
--
XAv
In your pomp and all your glory you're a poorer man than me,
as you lick the boots of death born out of fear.
(Jethro Tull)
Yliur
2011-08-28 20:19:28 UTC
Permalink
Le Fri, 19 Aug 2011 09:52:51 -0700 (PDT)
Post by Nicolas Delsaux
Post by Yliur
Ender est
plus jeune, plus calme et réfléchi et plus pris dans des
manipulations (même s'il se débat intensément dans le filet), là où
Miles est plus emporté, a plus de responsabilités et est intenable
(surtout parce qu'il n'est pas un petit garçon manipulé mais
quelqu'un de plus autonome).
Clairement, le sexe pourrit tout.
?
Post by Nicolas Delsaux
Cela dit, je le le lirai.
Nicolas Delsaux
2011-08-29 07:42:12 UTC
Permalink
Post by Yliur
Le Fri, 19 Aug 2011 09:52:51 -0700 (PDT)
Post by Nicolas Delsaux
Post by Yliur
Ender est
plus jeune, plus calme et réfléchi et plus pris dans des
manipulations (même s'il se débat intensément dans le filet), là où
Miles est plus emporté, a plus de responsabilités et est intenable
(surtout parce qu'il n'est pas un petit garçon manipulé mais
quelqu'un de plus autonome).
Clairement, le sexe pourrit tout.
?
C'était une boutade basée sur le fait que, tout comme un Tyrion
Lannister, le petit Miles saute dans tout ce qui a des formes un tant
soit peu féminines.
A sa décharge (hrm hrm), sonf rère est lui aussi équipé d'une libido
surdéveloppée, toutefois moins exigeante (sa libido) sur la féminité
des formes en question.
Yliur
2011-08-29 12:44:31 UTC
Permalink
Le Mon, 29 Aug 2011 00:42:12 -0700 (PDT)
Post by Nicolas Delsaux
Post by Yliur
Le Fri, 19 Aug 2011 09:52:51 -0700 (PDT)
Post by Nicolas Delsaux
Post by Yliur
Ender est
plus jeune, plus calme et réfléchi et plus pris dans des
manipulations (même s'il se débat intensément dans le filet),
là où Miles est plus emporté, a plus de responsabilités et est
intenable (surtout parce qu'il n'est pas un petit garçon
manipulé mais quelqu'un de plus autonome).
Clairement, le sexe pourrit tout.
?
C'était une boutade basée sur le fait que, tout comme un Tyrion
Lannister, le petit Miles saute dans tout ce qui a des formes un tant
soit peu féminines.
A sa décharge (hrm hrm), sonf rère est lui aussi équipé d'une libido
surdéveloppée, toutefois moins exigeante (sa libido) sur la féminité
des formes en question.
:)
Pixel (AA)
2011-10-27 11:56:30 UTC
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Post by Nicolas Delsaux
Je crois avoir lu, du même auteur, un roman se placant plus loin dans
l'avenir et mettant en scène une société japonisante où les gens ont
subi une modification génétique les rendant géniaux, mais complètement
maniaques. On s'y attachait en particulier à une jeune fille qui
"devait" regarder les lignes de son parquet de très près pour apaiser
les voix dans sans tête. Et je crois même que Ender y faisait une
courte apparition.
J'ai hélas oublié le titre de ce roman, pas forcément génial.
C'est Xénocide, une partie du "cycle de Lusitania" (second tome).
Tu te souviens de ce contexte frappant parce que le roman commence par
cette part très émotionnelle, dépaysante (chinois ? japonais ?), que
l'on souffre avec cette jeune fille, mais la suite la rend dérisoire
et la fille très antipathique.
Je suis d'accord avec l'analyse d'une" Chute" de Card, qui savait être
un conteur et qui est devenu prêcheur. Les ficelles un peu malsaines
avec laquelle il manipule les sentiments deviennent évidentes et
détestables à ceux qui comme moi en ont été victimes auparavant.

Anouk
"scaaty"
Yliur
2011-10-27 14:12:21 UTC
Permalink
Le Thu, 27 Oct 2011 04:56:30 -0700 (PDT)
Post by Pixel (AA)
Post by Nicolas Delsaux
Je crois avoir lu, du même auteur, un roman se placant plus loin
dans l'avenir et mettant en scène une société japonisante où les
gens ont subi une modification génétique les rendant géniaux, mais
complètement maniaques. On s'y attachait en particulier à une jeune
fille qui "devait" regarder les lignes de son parquet de très près
pour apaiser les voix dans sans tête. Et je crois même que Ender y
faisait une courte apparition.
J'ai hélas oublié le titre de ce roman, pas forcément génial.
C'est Xénocide, une partie du "cycle de Lusitania" (second tome).
Tu te souviens de ce contexte frappant parce que le roman commence par
cette part très émotionnelle, dépaysante (chinois ? japonais ?), que
l'on souffre avec cette jeune fille, mais la suite la rend dérisoire
et la fille très antipathique.
Personnellement, je n'irais pas jusqu'à dire antipathique. Même si elle
est du "mauvais côté", on la voit enfermée dans un système de pensée
dont elle ne sait pas sortir et sa très grande intelligence est opposée
à son obstination à rester dans ce cadre... très longtemps (sans trop
dévoiler). Elle est parfois sympathique (son ouverture vers une
personne de plus basse condition, même si c'est partiel), parfois
moins, et son enfermement est plus pitoyable qu'autre chose à la fin je
trouve (parce que finalement toute sa vie a été guidée par des
principes qu'on lui a inculqués très jeune et qu'elle n'a pas su s'en
défaire).
Post by Pixel (AA)
Je suis d'accord avec l'analyse d'une" Chute" de Card, qui savait être
un conteur et qui est devenu prêcheur.
Je suis d'accord pour dire que ces romans sont plus remplis de
réflexions sur les religions, la vie, les interactions entre les
cultures humaines, au détriment de l'aspect émotionnel qui constituait
un grand intérêt de La stratégie Ender par exemple. L'auteur fait
apparaître les ficelles qui sous-tendent les religions et leur lien
avec le pouvoir (sans athéisme), mais pourquoi "prêcheur" ?
Post by Pixel (AA)
Les ficelles un peu malsaines
avec laquelle il manipule les sentiments deviennent évidentes et
détestables à ceux qui comme moi en ont été victimes auparavant.
Là je ne saisis pas. Un peu d'éclairage ? :)
Pixel (AA)
2011-10-29 14:40:49 UTC
Permalink
ben, j'aurais du rester sous-mariner ;-)
Post by Yliur
Le Thu, 27 Oct 2011 04:56:30 -0700 (PDT)
Post by Pixel (AA)
C'est Xénocide, une partie du "cycle de Lusitania" (second tome).
Tu te souviens de ce contexte frappant parce que le roman commence par
cette part très émotionnelle, dépaysante (chinois ? japonais ?), que
l'on souffre avec cette jeune fille, mais la suite la rend dérisoire
et la fille très antipathique.
Personnellement, je n'irais pas jusqu'à dire antipathique. Même si elle
est du "mauvais côté", on la voit enfermée dans un système de pensée
dont elle ne sait pas sortir et sa très grande intelligence est opposée
à son obstination à rester dans ce cadre... très longtemps (sans trop
dévoiler). Elle est parfois sympathique (son ouverture vers une
personne de plus basse condition, même si c'est partiel), parfois
moins, et son enfermement est plus pitoyable qu'autre chose à la fin je
trouve (parce que finalement toute sa vie a été guidée par des
principes qu'on lui a inculqués très jeune et qu'elle n'a pas su s'en
défaire).
Je crois que tu as raison, pitoyable ou pathétique est plus juste,
même si son intelligence
et son empathie devrait quand même lui permettre de relativiser ses
principes et jugements.
On est prête à la plaindre et l'aimer, mais elle n'est pas "sauvée"
par l'histoire.
Post by Yliur
Post by Pixel (AA)
Je suis d'accord avec l'analyse d'une" Chute" de Card, qui savait être
un conteur et qui est devenu prêcheur.
Je suis d'accord pour dire que ces romans sont plus remplis de
réflexions sur les religions, la vie, les interactions entre les
cultures humaines, au détriment de l'aspect émotionnel qui constituait
un grand intérêt de La stratégie Ender par exemple. L'auteur fait
apparaître les ficelles qui sous-tendent les religions et leur lien
avec le pouvoir (sans athéisme), mais pourquoi "prêcheur" ?
Je ne faisais aucun cas des opinions de Card, avant d'apprendre qu'il
était momon.
Et même là, cela me semblait assez indépendant de ses qualités
d'écriture.
Jusqu'à que j'ai une expérience plus directe de la prégnance de cette
croyance
et que lui-même s'exprime plus nettement sur le sujet, et que son
écriture perde
en fluidité : cela a commencer à faire beaucoup.
Le cycle d'Alvin qui part en vrille sans se terminer, le cycle
Basilica qui déraille après un bon premier demi-tome, le cycle de
l'Ombre lourd... voilà quelque temps que je n'ai pas lu quelque chose
de lui qui m'intéresse, et une nouvelle il y a quelque temps m'a
laissé un drôle de goût aussi.
Je dois donc avouer que grosse lectrice de card il y a 10 ans et qq
(les pdf),
je ne lis plus qu'en poche en anglais et pas depuis qq années
maintenant.
Ses héros avaient auparavant un destin personnel, ils sont maintenant
des symboles,
même quand ils feignent de contester l'ordre établi
(positions anti-avortement affichées, anti-gay, anti-féministes,
conservatrices -
rien de rédhibitoire pour moi tant que l'auteur est bon... -
sinon...).
Bean en est pour moi l'exemple tragique.
Post by Yliur
Post by Pixel (AA)
Les ficelles un peu malsaines
avec laquelle il manipule les sentiments deviennent évidentes et
détestables à ceux qui comme moi en ont été victimes auparavant.
Là je ne saisis pas. Un peu d'éclairage ? :)
Toujours en souvenir un peu lointain, pas de lecture récente.
Il y a du dolorisme, des héros qui aiment leur bourreau, des
victimes sacrificielles dont la souffrance est rédemptrice,
Bean à qui on explique (la soeur) qu'il est un monstre
même si on l'aime bien, et cet amour dégoulinant avec lequel
on entoure ceux qui sont malades (les homosexuels par exemple),
la place de la femme (au foyer ou chaste bonne soeur - voir Basilica,
où "l'utopie" féministe est le monde à fuir !).

Un peu flou et confus tout cela,
mais l'impression qui m'en reste est d'un goût amer.

Anouk
-scaaty-
Yliur
2011-10-30 19:24:59 UTC
Permalink
Le Sat, 29 Oct 2011 07:40:49 -0700 (PDT)
Post by Pixel (AA)
ben, j'aurais du rester sous-mariner ;-)
Non, pourquoi ? :)
Post by Pixel (AA)
Post by Yliur
Post by Pixel (AA)
Je suis d'accord avec l'analyse d'une" Chute" de Card, qui savait
être un conteur et qui est devenu prêcheur.
Je suis d'accord pour dire que ces romans sont plus remplis de
réflexions sur les religions, la vie, les interactions entre les
cultures humaines, au détriment de l'aspect émotionnel qui
constituait un grand intérêt de La stratégie Ender par exemple.
L'auteur fait apparaître les ficelles qui sous-tendent les
religions et leur lien avec le pouvoir (sans athéisme), mais
pourquoi "prêcheur" ?
Je ne faisais aucun cas des opinions de Card, avant d'apprendre qu'il
était momon.
Et même là, cela me semblait assez indépendant de ses qualités
d'écriture.
Jusqu'à que j'ai une expérience plus directe de la prégnance de cette
croyance
et que lui-même s'exprime plus nettement sur le sujet, et que son
écriture perde
en fluidité : cela a commencer à faire beaucoup.
Le cycle d'Alvin qui part en vrille sans se terminer, le cycle
Basilica qui déraille après un bon premier demi-tome, le cycle de
l'Ombre lourd... voilà quelque temps que je n'ai pas lu quelque chose
de lui qui m'intéresse, et une nouvelle il y a quelque temps m'a
laissé un drôle de goût aussi.
Je dois donc avouer que grosse lectrice de card il y a 10 ans et qq
(les pdf),
je ne lis plus qu'en poche en anglais et pas depuis qq années
maintenant.
Ses héros avaient auparavant un destin personnel, ils sont maintenant
des symboles,
même quand ils feignent de contester l'ordre établi
(positions anti-avortement affichées, anti-gay, anti-féministes,
conservatrices -
rien de rédhibitoire pour moi tant que l'auteur est bon... -
sinon...).
Bean en est pour moi l'exemple tragique.
Ah... je n'ai pas lu tout ça. Même dans la saga des ombres je n'ai lu
le premier (La stratégie de l'Ombre).
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Post by Yliur
Post by Pixel (AA)
Les ficelles un peu malsaines
avec laquelle il manipule les sentiments deviennent évidentes et
détestables à ceux qui comme moi en ont été victimes auparavant.
Là je ne saisis pas. Un peu d'éclairage ? :)
Toujours en souvenir un peu lointain, pas de lecture récente.
Il y a du dolorisme, des héros qui aiment leur bourreau, des
victimes sacrificielles dont la souffrance est rédemptrice,
Bean à qui on explique (la soeur) qu'il est un monstre
même si on l'aime bien, et cet amour dégoulinant avec lequel
on entoure ceux qui sont malades (les homosexuels par exemple),
la place de la femme (au foyer ou chaste bonne soeur - voir Basilica,
où "l'utopie" féministe est le monde à fuir !).
Un peu flou et confus tout cela,
mais l'impression qui m'en reste est d'un goût amer.
Je n'ai pas dû lire assez de livres de cet auteur pour en être arrivé
là :) . Merci pour l'avis sur cette question.

J'ai publié un avis sur Enchantement, un livre récent de Card, et je
n'y ai pas retrouvé ce que tu décris. Tu peux lire quelques avis
ailleurs, peut-être te plaira-t-il ?
sf.marseille
2011-10-31 17:08:49 UTC
Permalink
Salut ?
[...] avant d'apprendre qu'il était momon.[...]
Dieu du ciel... la chirurgie fait des miracles de nos jours... Ok, je
retourne à ma cave... (^_^)

AB+ Laurent

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