Discussion:
[Avis] _La paille dans l’œil de Dieu
(trop ancien pour répondre)
Jean-Luc
2012-12-11 20:32:06 UTC
Permalink
Le premier contact... Combien d'histoires en parlent ? Combien se
vautrent dans des banalités, des incohérences....

Ce livre est bien différent sur le sujet. Une première différence : ce
contact se fait alors que l'homme pouvait se croire seul dans la galaxie
; il s'est déjà constitué un "empire" de nombreuses planètes. Ensuite
c'est suite à l'échec d'une sonde habitée de nos ET que les hommes
décident d'aller voir sur place.

On assiste dans l'espace confiné des vaisseaux à tout le développement
psychologique de la rencontre de deux civilisations qui ont tout à
perdre ou gagner. Un jeu diplomatique d'une espèce très particulière
entre les deux civilisations où l'enjeu pourrait bien être la survie.

Une civilisation étrangère, basée sur des phénomènes de castes d'espèces
voisines suffisamment étrangère pour ne aps pouvoir être comprise par al
simple observation mais d'une intelligence suffisamment proche pour
permettre le contact. La classification de Card dans Ender
(http://ansible.wikia.com/wiki/Hierarchy_of_Foreignness) prend tout son
sens : främling ou varelse ? Et la même chose de l'autre point de vue
bien entendu. Bien entendu c'est un roman sur l'altérité, avec une sorte
de jeu de poker avec des bluff subtils.

Tout cela ne serait rien sans le cadre grandiose d'un space-opera qui
pour ne pas être nouveau, n'en est pas si démodé (les auteurs justifient
au passage le peu de cybernétique dans les vaisseaux). Du sense of
wonder mais avec des aspects réalistes des dangers de l'espace et du
confinement des vaisseaux. Un space-opera passionnant. Réédité an 2007
il a pourtant bien des mérites pour être classés parmi les meilleurs
livres de SF.

Je ne vous ai pas parlé des personnages pris dans le tourbillon de
l'histoire. Ils ne sont pas anecdotiques, juste à la hauteur tout en
restant profondément humains. Et bien étrangement alors que la
perspective est essentiellement humaine, ce sont les ET ou "pailleux"
qui sont les vrais personnages à suivre dans leur spécificité,
individualité et la manière dont ils sont altérés par nous.

Alors bien sûr on pourra rétorquer que les fameuses technologies qui
constituent le seul réel atout des humains sont bien ridicules, sorte de
trou de ver sans le dire... Mais dès le début on voit bien que les
principaux rouages du romans sont basés là-dessus : tant que les
Pailleux n'accèdent pas à cette technologie ils semblent condamnés à des
voyages infraluminiques. Et les auteurs jouent bien le eju sans se
contredire.

J'ai lu ça d'une traite en me demandant comment cela se fait que je
n'aie pas davantage entendu parler de ce chef d’œuvre : pour une fois
qu'un écriture à deux (Niven et Pournelle) donne un truc vraiment réussi
! Et je vous le conseille si les gros pavés ne vous font pas peur (650
pages quand même).
--
Jean-Luc

Le béton ça se coule, ça se fume pas.
L'auteur de _Blanche neige et les lance-missiles_ sur fr.rec.arts.sf
Yliur
2012-12-11 21:26:58 UTC
Permalink
Le Tue, 11 Dec 2012 21:32:06 +0100
Post by Jean-Luc
Le premier contact... Combien d'histoires en parlent ? Combien se
vautrent dans des banalités, des incohérences....
ce contact se fait alors que l'homme pouvait se croire seul dans la
galaxie ; il s'est déjà constitué un "empire" de nombreuses planètes.
Ensuite c'est suite à l'échec d'une sonde habitée de nos ET que les
hommes décident d'aller voir sur place.
On assiste dans l'espace confiné des vaisseaux à tout le
développement psychologique de la rencontre de deux civilisations qui
ont tout à perdre ou gagner. Un jeu diplomatique d'une espèce très
particulière entre les deux civilisations où l'enjeu pourrait bien
être la survie.
Une civilisation étrangère, basée sur des phénomènes de castes
d'espèces voisines suffisamment étrangère pour ne aps pouvoir être
comprise par al simple observation mais d'une intelligence
suffisamment proche pour permettre le contact. La classification de
Card dans Ender
(http://ansible.wikia.com/wiki/Hierarchy_of_Foreignness) prend tout
son sens : främling ou varelse ? Et la même chose de l'autre point de
vue bien entendu. Bien entendu c'est un roman sur l'altérité, avec
une sorte de jeu de poker avec des bluff subtils.
Tout cela ne serait rien sans le cadre grandiose d'un space-opera qui
pour ne pas être nouveau, n'en est pas si démodé (les auteurs
justifient au passage le peu de cybernétique dans les vaisseaux). Du
sense of wonder mais avec des aspects réalistes des dangers de
l'espace et du confinement des vaisseaux. Un space-opera passionnant.
Réédité an 2007 il a pourtant bien des mérites pour être classés
parmi les meilleurs livres de SF.
Je ne vous ai pas parlé des personnages pris dans le tourbillon de
l'histoire. Ils ne sont pas anecdotiques, juste à la hauteur tout en
restant profondément humains. Et bien étrangement alors que la
perspective est essentiellement humaine, ce sont les ET ou "pailleux"
qui sont les vrais personnages à suivre dans leur spécificité,
individualité et la manière dont ils sont altérés par nous.
Alors bien sûr on pourra rétorquer que les fameuses technologies qui
constituent le seul réel atout des humains sont bien ridicules, sorte
de trou de ver sans le dire... Mais dès le début on voit bien que les
principaux rouages du romans sont basés là-dessus : tant que les
Pailleux n'accèdent pas à cette technologie ils semblent condamnés à
des voyages infraluminiques. Et les auteurs jouent bien le eju sans
se contredire.
J'ai lu ça d'une traite en me demandant comment cela se fait que je
n'aie pas davantage entendu parler de ce chef d’œuvre : pour une fois
qu'un écriture à deux (Niven et Pournelle) donne un truc vraiment
réussi ! Et je vous le conseille si les gros pavés ne vous font pas
peur (650 pages quand même).
Nicolas Delsaux a publié un avis dessus le 08/10/2010 ici-même. Avec un
avis sur le roman très différent d'ailleurs. Dommage qu'il n'ait pas lu
(si je ne m'abuse) la saga d'Ender, il aurait pu faire la comparaison
(s'il n'a aimé aucun des deux ou l'un mais pas l'autre).

Je recopie les avis de cette ancienne discussion, pour ceux qui n'ont
pas des archives aussi anciennes.


[L'avis de Nicolas Delsaux :]

"
La paille dans l'oeil de Dieu
by Larry Niven, Jerry Pournelle, Eric Cowen (Traduction)

rating frequency % #
5 29% 1028
4 40% 1408
3 25% 883
2 4% 154
1 0% 33 <= dont moi

Poche, 697 pages
Published September 9th 2010 by Pocket (first published 1974)
ISBN 2266181157 (ISBN13: 9782266181150)

original title The Mote in God's Eye

literary awards Hugo Award Nominee for Best Novel (1975), Nebula Award
Nominee for Novel (1975), Locus Poll Award Nominee for Best SF Novel
(1975)

Il était bien épais, ce roman.
Et en même temps, c'est normal, vue la complexité de l'histoire qu'il
raconte.
Dans un empire humain galactique futuriste, un voilier solaire extra-
terrestre traverse un système spatial depuis une zone inexplorée, et
qu'on croyait inhabitée. Evidement, on va envoyer des vaisseaux
militaires explorer la zone. Et évidement, ils vont tomber sur des
extra-terrestres. Seulement, la rencontre se fera d'une manière
raisonnablement inédite avec ses extra-terrestres mélangeant plusieurs
espèces.
Bon, le bouquin est plutôt épais, et mon résumé plutôt médiocre.
J'ai du mal à avoir un avis réellement clair sur ce roman, qui
ronronne gentiment du début à la fin. Finallement, la seule partie qui
secoue un peu le lecteur est le voyage des trois enseignes sur la
planète des pailleux. Voyage qui, hélas, se termine assez
brutalement.
Dès ce voyage-là terminé, on revient à une espèce de routine dont la
conclusion en forme de statu quo laisse peut-être espérer une suite,
mais m'a surtout paru montrer à quel point les auteurs ne savaient pas
où ils allaient.
En fait, en commençant à écrire cet avis, j'avais sur ce roman un avis
raisonnablement bon. Seulement, je n'arrive à exhumer de ma mémoire
aucun bon moment de lecture.
Alors du coup, je ne peux que vous déconseiller sa lecture pour cause
d'ennui profond ... voire même d'ennui aussi insondable que le Sac de
Charbon dans lequel se situe ce récit.
"


[L'avis d'herve (en réponse à un commentaire qui évoquait une suite) :]

"
Post by Jean-Luc
Si je ne m'abuse, il existe bien une suite, qui n'a pas été
traduite.
Mais qui va l'être, IIRC.

De toute façon, elle (_The gripping hand_/_The Moat around Murcheson's
eye_) est franchement inférieure au premier volume qui ne cassait déjà
pas grand chose.
"


[L'avis de lou ravi]

"
Il y a un bon moment que je l'ai lu mais j'en ai gardé un souvenir
meilleur que le tien.
Les extra-terrestres ont une particularité : un taux de croissance
démographique explosif ! Ce qui provoque à leur civilisation une série
de cycles qui finissent toujours par un épuisement des ressources du
système planétaire et la quasi extinction de leur espèce (toute
ressemblance avec des évènements serait pure coïncidence...). Au moment
où nous les rencontrons tout les êtres vivants de leurs planètes sont
issus de leur espèce (bestiaux, prédateurs et parasites divers...). Ils
ont une gestion des ressources au rasoir et ils ont (par
sélection/manipulation génétique) créé au sein de leur espèce des
ouvriers ultra-spécialisés et extrêmement efficaces. Naturellement
cette
spécialisation les fragilise devant l'universalité de l'homme (périple
des 3 enseignes) !
Quant à l'empire galactique, qui, si mes souvenir sont bons, sort d'une
guerre interstellaire, outre une militarisation à outrance sa société
civile fait à la femme un sort proche de celui de l'islam...
Je passe sur le fait que ces exo n'ont pas découvert le saut spatial,
raison pour laquelle ils sont bloqués dans leur système, mais ça vous
l'aviez deviné !
"
Jean-Luc
2012-12-12 10:53:13 UTC
Permalink
Post by Yliur
Nicolas Delsaux a publié un avis dessus le 08/10/2010 ici-même. Avec un
avis sur le roman très différent d'ailleurs. Dommage qu'il n'ait pas lu
(si je ne m'abuse) la saga d'Ender, il aurait pu faire la comparaison
(s'il n'a aimé aucun des deux ou l'un mais pas l'autre)
Si c'est Nicolas qui le dit...

A relire sa critique je trouve que sa note sur goodreads est sévère. Je
veux bien développer tel ou tel point de mon avis (je ne passe pas non
plus des heures à écrire mes avis et je n'ai sans doute pas la fluidité
ou la clarté d'autres contributeurs).

Pour Ender ce développement des relations entre étrangers m'a beaucoup
fait réfléchir /marqué (en plus j'étais en Suède quand je l'ai lu, et
ces termes sont nordiques) mais je conçois que l'on puisse considérer ce
développement comme anecdotique.
--
Jean-Luc

[Vergil] : bon jy arrive pas ca doit etre firefox
[Vergil] : je vais tester avec IE et chrome
[Meastnt] : "Ça marche pas avec firefox je vais test avec IE et Chrome"
= "j'arrive pas à faire du feu avec une allumette je vais essayer en
frottant très vite deux bouts de bois l'un sur l'autre et après
seulement avec un briquet"
-- trouvé sur un chat, 2012
Yliur
2012-12-12 12:16:44 UTC
Permalink
Le Wed, 12 Dec 2012 11:53:13 +0100
Post by Jean-Luc
Post by Yliur
Nicolas Delsaux a publié un avis dessus le 08/10/2010 ici-même.
Avec un avis sur le roman très différent d'ailleurs. Dommage qu'il
n'ait pas lu (si je ne m'abuse) la saga d'Ender, il aurait pu faire
la comparaison (s'il n'a aimé aucun des deux ou l'un mais pas
l'autre)
Si c'est Nicolas qui le dit...
Oula... pardon, il n'y avait pas d'idée de classement dans ces avis,
j'ai juste voulu rassembler ce qui avait été dit sur le sujet, pour
comparaison et éventuellement échange entre ceux qui l'ont lu :) .
Post by Jean-Luc
A relire sa critique je trouve que sa note sur goodreads est sévère.
Je veux bien développer tel ou tel point de mon avis (je ne passe pas
non plus des heures à écrire mes avis et je n'ai sans doute pas la
fluidité ou la clarté d'autres contributeurs).
Ton avis était très bien. J'ai d'ailleurs noté de regarder ce roman de
plus près.
Post by Jean-Luc
Pour Ender ce développement des relations entre étrangers m'a
beaucoup fait réfléchir /marqué (en plus j'étais en Suède quand je
l'ai lu, et ces termes sont nordiques) mais je conçois que l'on
puisse considérer ce développement comme anecdotique.
Je pense aussi que c'est un des points les plus intéressants de la saga
Ender (les tomes 2-4 surtout). Et j'ai bien noté que celui qui a aimé
cette partie a trouvé dans La paille dans l'oeil de Dieu des éléments
similaires. Je me demandais simplement si celui qui n'a pas aimé ce
deuxième bouquin avait aimé cette trilogie dans Ender (mais que la
seule présence de ces thèmes n'a pas suffi à l'emporter dans le récit)
ou s'il ne l'avait pas aimée non plus.

Et merci encore pour ton avis, désolé si mes propres ont été mal
interprétés :) .
Nicolas Delsaux
2012-12-20 09:10:54 UTC
Permalink
Post by Yliur
Le Tue, 11 Dec 2012 21:32:06 +0100
Nicolas Delsaux a publié un avis dessus le 08/10/2010 ici-même. Avec un
avis sur le roman très différent d'ailleurs. Dommage qu'il n'ait pas lu
(si je ne m'abuse) la saga d'Ender, il aurait pu faire la comparaison
(s'il n'a aimé aucun des deux ou l'un mais pas l'autre).
Effectivement, je n'ai jamais lu la saga d'Ender, essentiellement par indisponibilité. Mais je m'y mettrais un de ces 4.
Concernant la paille dans l'oeil de Dieu, je n'en ai plus maintenant le moindre souvenir, ce qui corrobore ma critique initiale : l'histoire était peut-être bien, mais écrire un roman traitant d'un sujet aussi ambitieux que la rencontre et n'en laisser aucun souvenir dans l'esprit des lecteurs ... c'est vraiment dommage.

Cela dit, l'avis de Jean-Luc m'a intrigué, et peut-être bien que j'y re-jetterai un oeil un de ces quatre : je me suis peut-être trompé quelque aprt .... ou alors je n'étais pas dans le bon état d'esprit.
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