Discussion:
[Avis] Passerelles pour l'infini
(trop ancien pour répondre)
Nicolas Delsaux
2011-10-31 10:40:40 UTC
Permalink
Passerelles pour l'infini (Giraut #1)
by John Barnes, Michel Demuth (Translator)

rating frequency % #
5 17% 22 <== oui oui, je suis là
4 39% 49
3 29% 37
2 11% 14
1 2% 3

Broché, 315 pages
Published June 10th 1999 by Payot (first published 1992)
ISBN 2228892424 (ISBN13: 9782228892421)

original title A Million Open Doors

series Giraut #1 (mais c'est hélas le seul traduit en français)

literary awards
Nebula Award Nominee (1993), Locus Award Nominee for Best SF Novel
(1993), Arthur C. Clarke Award Nominee (1994), Chosen Best SF Novel of
1992 by Science Fiction Chronicle (1992)

(bref, c'est pas de la gnognote)

Dans ce roman, on suit les pas de Giraut, jeune habitant de la planète
Nou Occitan qui, par suite d'un dépit amoureux, s'embarque dans un
long et périlleux voyage pour la calédonie, une planète qui rejoint
enfin le réseau de portes des étoiles ... pardon, de Passeurs reliant
les milliers de cultures terrestres dispersées sur quelques étoiles
assez proches de la terre.
J'avais, avant de lire ce roman, une opinion curieuse de l'auteur.
John Barnes était pour moi l'auteur de deux livres quasiment
antinomiques : La mère des tempêtes et Le vin des Dieux. Le premier
était un honnête roman cyberpunk, quoi qu'un peu putassier par son
insistance à nous montrer des acteurs sursexués, dans lequel la Terre
se retrouvait plongée dans une tempête permanente provoquée par le
réchauffement climatique. Quant au second, c'était un excellent récit
de fantasy mélant des thèmes aussi variés qu'incongrus dans une sauce
qui, ma foi, prenait grâce à une espèce de métatexte assez subtil.
J'ai donc entamé ce roman avec une certaine appréhension quant à son
contenu. Une appréhension toutefois rapidement dissipée dès le premier
chapître, qui nous montre la vie trucculente des habitants de Nou
Occitan : ils chantent, boivent, se battent en duel pour un rien, et
révèrent le fin' amor, qui pourrait ressembler à une espèce de
marivaudage ... quoique les choses soient sans doute plus compliquées.
En tout cas, on les vopit comme des espèces de gascons célestes, prêts
à provoquer en duel la terre entière pour un vers mal déclamé, ou un
compliment mal tourné à leur conquête féminine du moment.
C'est d'ailleurs ce qui provoque le contraste le plus saisissant avec
la Calédonie, une terre difficile, sur laquelle les habitants ont
développé une civilisation extrêmement rigoriste, ou tout, absolument
tout, a une valeur marchande et doit être acheté ou loué. Notre
troubadour de l'espace (c'est l'auteur lui-même qui, à juste titre à
mon avis, utilise ce terme dans l'un des derniers chapîtres) va donc y
vivre un choc culturel intense qui va le pousser à se questionner à la
fois sur la civilisation calédonienne et sur la sienne, ce qui nous
fera voir les défauts inhérents à chacune d'une façon aussi subtile
qu'intelligente.
Et de l'intelligence, je trouve que le récit ne manque que rarement.
Je me demande d'ailleurs si, plus que de l'intelligence, il en
faudrait pas parler de légèreté, voire de frivolité : on s'y attache
ainsi presque autant à l'art qu'à la révolution - plutôt meurtrière -
en cours. Mais bon, à titre personnel, j'ai toujours beaucoup de mal à
résister à ces histoires qu tiennent compte du fait que tous ces
récits de papier, pour être divertissants, nécessitent une bonne dose
d'art. Et là, heureusement, comme par exemple dans Sculpteurs de ciel
ou dans Les joyaux de la couronne, il y a cette légèreté qui nous
permet de saisir la subtilité de la leçon que nous donne l'auteur sur
le relativisme culturel sans en subir le poids.
Du coup, évidement, je ne peux que vous recommander de lire ce roman,
malgré ses quelques défauts (comme par exemple une intrigue un peu
survolée).
Yliur
2011-10-31 13:28:44 UTC
Permalink
Le Mon, 31 Oct 2011 03:40:40 -0700 (PDT)
[...]
Eh... tu n'as pas disparu :) .

Merci pour cet avis sur ce roman, et sur son auteur en général. Il
faudra que j'y fasse un tour...
Nicolas Delsaux
2011-11-01 09:27:08 UTC
Permalink
Post by Yliur
Le Mon, 31 Oct 2011 03:40:40 -0700 (PDT)
[...]
Eh... tu n'as pas disparu :) .
Ben non, pourquoi ?
J'avais pas posté mon avis sur Geritarish ici ?
Apparement non. En tout cas, il doit être chez fraf, non ?
Non plus ?!?
Bon, je corrige ça tout de suite !
Post by Yliur
Merci pour cet avis sur ce roman, et sur son auteur en g n ral. Il
faudra que j'y fasse un tour...
Ca va aller vite, puisque seuls trois de ses oeuvres ont été traduites
en français
- La mère des tempêtes
- Le vin des dieux
- Passerelles pour l'infini

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